Les legs de l’internement

À l’approche de la fin de la Guerre, les camps d’internement ont des fonctions résolument politiques. Alors que le soutien initial à la révolution en Russie diminue, le gouvernement canadien s’inquiète de la présence de radicaux en son sein.

Les communistes et les personnes dirigeant les syndicats sont rassemblés dans le cadre de la Loi sur les mesures de guerre et les publications syndicales font l’objet de censures. Un grand nombre de ces personnes, ainsi que les quelques « étrangers ennemis » encore internés, sont déportés vers l’Europe en 1920, arrivant souvent dans des pays ravagés par la guerre, la révolution ou les deux.

They Menace Canada on Both Coasts. Come on Canada! Get Ready to Buy the New Victory Bonds [1942], Bibliothèque et Archives Canada, Acc. No. 1983-30-761

Grade Four Report Card; Tashme, BC [1944], Akira Kawai Collection, Nikkei National Museum, 2013.58.2. 1.a-b

L’internement est rétabli lors de la Seconde Guerre mondiale : plus de 24 000 personnes sont internées en vertu de la Loi sur les mesures de guerre, cette fois dans 40 camps, dont 22 000 d’origine japonaise-canadienne. Les pouvoirs conférés par la Loi sur les mesures de guerre sont à nouveau utilisés pour faire taire les dissidents politiques – communistes, socialistes et les défenseurs des syndicats.

En 1970, la Loi sur les mesures de guerre est de nouveau invoquée à la suite d’enlèvements par le Front de libération du Québec (FLQ). Ceci mène à un emprisonnement de masse et à l’occupation militaire de Montréal. Au cours de cette période, 3 000 perquisitions sont effectuées, 497 personnes sont arrêtées et 435 libérées sans inculpation.

La Loi sur les mesures de guerre est annulée en 1988 et remplacée par la moins dictatoriale Loi sur les mesures d’urgence. Le Canada a tenté d’assumer la responsabilité de certains des internements résultant de la Loi, notamment en présentant des excuses aux communautés japonaises et italiennes et en offrant un engagement d’indemnisation important envers la communauté ukrainienne en 2008.

Remerciements

Le 25 novembre 2005, le projet de loi d’initiative parlementaire C-331, proposé par Inky Mark, Loi portant reconnaissance de l’internement de personnes d’origine ukrainienne, a reçu la sanction royale

Suite à une série de négociations avec l’Association ukraino-canadienne des droits civils, le Congrès des Ukrainiens canadiens et la Fondation ukraino-canadienne Taras Shevchenko, le gouvernement du Canada a établi le Fonds canadien de reconnaissance de l’internement durant la Première Guerre mondiale le 9 mai 2008, afin d’appuyer les initiatives commémoratives et éducatives qui rappellent ce qui est arrivé aux Ukrainiens et à d’autres Européens pendant la première campagne nationale d’internement au Canada de 1914-1920.

La réalisation de ce projet est possible grâce à une subvention octroyée par le Fonds canadien de reconnaissance de l’internement durant la Première Guerre mondiale.